PRO LOCO
ALTESSANO - VENARIA REALE APS

Altessano

Altessano, dont le nom dérive du latin “Alte et Sanum”, est ainsi nommé parce qu’il était placé en position élevée et donc de nature saine. Selon les thèses historiques du Bocchini, il était déjà présent sur son territoire à l’époque romaine, sur la route menant aux mines de fer des vallées de Lanzo, le castrum Atessani, petit village de paysans et de bergers, placé à contrôle des incursions des envahisseurs et des pillards qui se réfugiaient dans les bois de la région.

Fractionné et inféodé, pendant le Moyen Age, à plusieurs familles et utilisé comme marchandise d’échange pour renforcer les rapports entre la cour et noblesse locale, après 1560, il retourne aux mains de la maison de Savoie et le 10 juin 1564 il est de nouveau cédé, pour vingt-quatre mille écus d’or du soleil avec le titre de comte, de Emanuele Filiberto à Nicolao Henry de Crémieu. À la maison des Cremieu, qui s’éteignit faute d’héritiers mâles, succédèrent d’abord les Falletti de Druento et puis la famille Barolo.

Après la période napoléonienne, au cours de laquelle Altessano devint une fraction de la communauté de Borgaro, le gouvernement de Charles-Albert, inspiré par des critères de simplification et de rationalisation des structures de l’Etat , a réunifié Altessano avec Venaria Reale, non sans opposition de la part de la population de Venaria.

Au XX siècle, la présence d’une usine de SNIA Viscosa a provoqué des flux migratoires de la Vénétie et du sud du pays pour répondre à la demande de main-d’œuvre, en créant des contrastes entre la population d’Altessano et les nouveaux habitants. Flagellé par le déclenchement des deux guerres, il fut emporté par le développement industriel soudain des années ‘70 qui, amorçant un tumultueux processus de croissance , a transformé l’aménagement du territoire, provoquant une césure avec l’aménagement de la zone qui remonté au XVIII siècle: au paysage rural des années 60, caractérisé par une vaste étendue de verdure agricole, ponctué par les anciens casques de l’Opéra Pia Barolo, se sont substitués, en moins de dix ans, une étendue de béton et de complexes résidentiels.

(Les événements des Cremieu dans le Duché de Savoia ici racontés, sont tirés de diverses sources bibliographiques, parfois non concordantes. On estime donc que le texte proposé, tout en étant exhaustif, pourra dénoncer des lacunes que seules d’autres recherches historiques pourront combler. N.d.r.).

La famille des Cremieu trouve ses racines dans le Dauphiné.

La famille de Henry de Cremieu, avec le traité de Cateau-Cambrésis (1559) s’installa dans le Piémont, à la cour d’Emanuele Filiberto. Naturalisé français, Nicolas (Nicolao) Henry de Cremieu en 1576, par concession du roi de France Henri III, poursuivit l’expansion territoriale du duché de Savoie avec sa famille, en cédant progressivement toutes les terres au-delà des Alpes (Galli 2006, p. 116).

Le gentilhomme épousa Violante fille de Philippe comte de Savoia – Racconigi, (Treccani Dictionnaire biographique des Italiens : article SAVOIA RACCONIGI, Philippe, comte de), l’aînée de six sœurs, dernière héritière de la branche des Savoia-Racconigi, dérivant des Acaja, princes du Piémont. Le duc Emanuele Filiberto céda en 1565 au comte Nicolas Henry de Cremieu, son écuyer, le fief d’Altessano Inférieur, avec le bénéfice de l’hérédité. Cela signifiait que si le comte à sa mort n’avait pas eu d’heritiers, Altessano serait retourné à les Savoia (Balma, Bertolone, Bracco, Caglio, Gallian, Rolando 1996. p. 19).

L’acquisition du fief d’Altessano s’articula en plusieurs passages : Nicolas Henry de Cremieu, engagé dans l’acquisition de nouvelles terres dans le Piémont, acheta, dans un premier temps, le fief de Stupinigi pour le céder, en 1564, au duc Emanuele Filiberto, en échange d’Altessano Inférieur, fond appartenu initialement à Pietro Cara, sénateur et ambassadeur d’une ancienne famille aristocratique, et ensuite à Renato Birago, commissaire général des approvisionnements dans le Piémont (Galli 2006, p., 116).

Le fief d’Altessano Inférieur, fractionné et inféodé à plusieurs familles, parmi lesquelles les Arcour et les Scaravelli, a été utilisé comme monnaie d’échange pour consolider les rapports entre la cour et la noblesse locale, après 1560, il revint aux mains des Savoie pour être à nouveau cédé, pour vingt-quatre mille écus d’or du soleil.

Entre 1603 et 1607,il est nommé grand écuyer.Rapidement, c’est l’accession au pouvoir du jeune Ottavio qui entre à la cour en qualité de page, devenant gentilhomme de chambre en 1589 et premier écuyer en 1593. En signe d’affection pour lui, le duc Carlo Emanuele I dans le testament du 1605 stipulait de lui laisser “Toute notre étable, un coin d’armes, une épée de nos cinq cents écus d’entrée pour lui et ses petits enfants.” Cette estime de Carlo Emanuele I n’empêche pas que le grand écuyer,impliqué dans un scandale de cour, probablement en 1607, soit éloigné de Turin et “privé d’office avec le malheur de Son Altesse”. (Stango, Merlin, 1998, p. 263).

Évidemment, la punition de Ottavio fut temporaire parce que le 14 avril 1608, nous le trouvons dans la plénitude de ses fonctions.En effet,il désigna Don Giovanni Cristoforo Settimo de Strambino (Ivrea), comme curé d’Altessano Inferiore à l’archevêque de Turin Carlo Broglia.Don Giovanni Cristoforo Settimo renoncera à sa charge le 30 juin 1631 après 23 années de soins paroissiaux. (Balma, Bertolone, Bracco, Caglio,Gallian, Rolando 1996. p. 83).

Au seigneur d’Altessano Inferiore, Ottavio Henry de Cremieu, on doit la découverte des reliques de saint Marquis, patron du bourg d’Altessano. En effet, la découverte a eu lieu le 26 juin 1604 à l’intérieur d’une chapelle romaine tardive, en présence du cardinal archevêque Carlo Broglia, du Duc de Savoie Carlo Emanuele I, du seigneur Ottavio Henry de Cremieu, comte d’Altessano, sous l’autel majeur, est apparue une cassette en bois, désormais usés, contenant les reliques du saint. (Balma, Bertolone, Bracco, Caglio, Gallian, Rolando 1996. p. 19 e 20).

Le 22 novembre 1621, de nouveaux seigneurs entrent dans le fief d’Altessano Superiore, notamment Ottavio Henry de Cremieu, seigneur de la voisine Altessano Inferiore; l’extinction de la lignée masculine des Cremieu fait succéder les Provana de Druent, Paola de Cremieu, fille du dernier descendant Nicolao, épousa Carlo Provana, dont le premier-né, Frannesco, sera ensuite investi du fief d’Altessano Superiore. (De Franco 2014. Fief. (AST,Sections Réunies, Camerale Piemonte,Indice des fiefs, vol. 283, AB in AZ, Altessano Superiore, 1621, novembre 22)). Avec ce mariage se conclut l’épopée des Cremieux. D’autres familles, d’autres maisons se succéderont sur la scène de l’histoire d’Altessano.

 

Armoiries de la Maison de Cremieu, champ argenté, au cœur de rouge, chargé des lettres IHS, d’or, à la tête d’azur, chargé d’un lion léopardé, d’argent. Source: https://www.armoriale.it/wiki/Armoriale_delle_famiglie_italiane_(He)

 

Bibliographie

Ballone, Racca 1998: BALLONE Adriano, RACCA Guglielmo, “All’ombra dei Savoia. Storia di Venaria Reale”, Allemandi éditeur, Turin, 1998.

Balma, Bertolone, Bracco, Caglio, Gallian, Rolando 1996: BALMA Anacleto, BERTOLONE Felice, BRACCO Sergio, CAGLIO Paolo, GALLIAN Gianni, ROLANDO Paolo. “Altessano e la Pia Società di San Marchese”. 1996.

Caglio 2012: CAGLIO Paolo,Église paroissiale Nativité de la Vierge Marie- Venaria Reale (Turin). 1762/2012. 250°de Consécration. Typographie Commerciale, 2012.

Castagno 2002: CASTAGNO Paolo, “Notizie sulla famiglia Provana”, Carignano Stultifera Navis, 2002.
Voir aussi https://docplayer.it/5639135-Paolo-castagno-notizie-sulla-famiglia-provana.html

De Franco 2014: DE FRANCO Davide, Venaria Reale, recherche publiée sur https://www.archiviocasalis.it/localized-install/biblio/torino/venaria-realeSitografia5

Fricchione, Perrotta 2018: FRICCHIONE Erica, PERROTTA Elia, “Specificità e identità costruite intorno a una Reggia: la città di Venaria Reale (XVII – XXI secolo)” ,thèse de maîtrise en planification et conception de la ville et du territoire, Rapporteuse Lucia Carle, 2018. Publiée sur http://lnx.pubblitesi.it/schede-sintetiche/area-scientifica/1367-elia-perrotta-specificita-e-identita-costruite-intorno-a-una-reggia-la-citta-di-venaria-reale-xvii-xxi-secolo

Galli 2006: GALLI Elena. “Tra Dora e Stura: Il territorio di Altessano tra seicento e ottocento dall’Archivio Barolo”. Thèse d’architecture, Année académique 2005-2006. Rapporteurs: Vera Comoli et Vittorio Defabiani.

Miranti 2006: Don MIRANTI Michelangelo. 1906-2006 “Cent’anni della chiesa di San Lorenzo Martire in Altessano – Venaria Reale”. Typographie Commerciale, Venaria Reale, 2006

Stango, Merlin 1998: Stango C., Merlin P., “La corte da Emanuele Filiberto a Carlo Emanuele I, in Storia di Torino, Vol. III” sous la direction de G. Recuperati, Giulio Einaudi Ed., Turin, 1998.

Treccani Dictionnaire biographique des Italiens – Volume 91, 2018.
Références internet 1: Chronologie de la paroisse de San Lorenzo https://digilander.libero.it/slorenzovenaria/date.htm